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Lancement de la recommandation de l'OCDE sur l'économie sociale et solidaire et l'innovation sociale

 

Le 16 novembre, plusieurs États et acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) ont participé à l’événement de lancement de la Recommandation de l’OCDE sur l’ESS et l’innovation sociale. Cette Recommandation a été adoptée par le Conseil de l’OCDE le 10 juin 2022 et promeut le potentiel de l’économie sociale comme modèle pionnier en matière de développement ainsi que sa capacité à fournir des services essentiels et des opportunités d’emploi, y compris aux personnes les plus vulnérables. Elle met également en avant sa contribution à une transition plus juste, verte et numérique, à engager les jeunes et les femmes et à construire des communautés résilientes. 

 

L’événement, modéré par Antonella Noya, chef de l’unité Économie sociale et innovation au Centre de l’OCDE pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes (CFE), a été l’occasion pour les décideurs politiques et autres parties prenantes de discuter de leurs points de vue sur l’importance de la recommandation et de sa mise en œuvre efficace, ainsi que d’explorer les moyens de l’utiliser comme un levier fort pour favoriser la reconnaissance internationale et la compréhension globale de l’ESS. 

 

Dans son discours d’ouverture, Nadim Ahmad, directeur adjoint du Centre pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes (CFE), a rappelé que l’ESS fait partie depuis longtemps du courant dominant de notre économie, même si elle n’est pas reconnue. Il a indiqué que rien qu’en Europe, l’ESS représente 12 millions d’emplois, et la recommandation que lance l’OCDE ne fait que continuer à faire avancer les choses. 

 

Marlène Schiappa, Secrétaire d’État française chargée de l’ESS et de la vie associative, a déclaré que cet événement s’inscrivait dans un calendrier riche pour l’ESS, qui gagne en visibilité et en importance. La Secrétaire d’État a fait valoir que l’ESS a pris de l’importance car elle offre des solutions durables aux défis auxquels nous sommes confrontés et répond à la demande croissante de produits et de services qui vont au-delà du seul profit et sont en faveur de l’intérêt général. Elle a souligné que le succès de l’ESS est représenté par sa place croissante dans le cadre juridique français et a affirmé que la France soutient la recommandation de l’OCDE adoptée en juin dernier. 

 

« Je souhaite faire de l’ESS un moteur de notre économie ». (Marlène Schiappa) 

 

Marlène Schiappa a rappelé le rôle moteur de la France dans la promotion de l’ESS à l’international, soulignant que la France supporte l’Alliance Pact For Impact, et a réussi, à travers cette Alliance, à travailler sur un texte qui servira de base de discussion pour le projet d’adoption d’une résolution de l’ONU sur l’ESS. Elle a également mentionné les différentes initiatives que la France a prises pour soutenir l’ESS, notamment la création du premier fonds pour l’ESS doté de 500 000 euros pour soutenir les initiatives des acteurs de l’ESS. Elle a affirmé l’importance de continuer à favoriser une prise de conscience mondiale en faveur de l’ESS, afin que les structures de l’ESS soient reconnues dans tous les pays et qu’il y ait une collaboration internationale en faveur de l’ESS. 

 

Juan Manuel Martinez Louvier, directeur de l’Institut national de l’économie sociale (INAES) au Mexique, est également intervenu dans cet événement, en mettant l’accent sur 3 axes importants : la nécessité de renforcer et d’entretenir une culture et une connaissance de l’ESS, la nécessité de permettre aux entreprises de l’ESS de devenir une véritable force sur le marché et la nécessité d’un système non seulement plus flexible mais également plus spécifique pour investir dans l’ESS. Il a souligné que la perspective mondiale est en train de changer à bien des égards, et que les recommandations de l’OCDE sont très utiles pour compléter ce récit global et montrer le côté humanitaire de l’économie : à quoi ressemble le monde « lorsque le peuple prend l’économie en main ». 

 

L’Espagne était également représentée à cet événement. Juan Manuel Sanchez-Teran, directeur général adjoint de l’économie sociale et de la RSE au ministère espagnol du travail et de l’économie sociale, a réitéré l’engagement de l’Espagne envers l’ESS, qui représente 10 % du PIB du pays. Il a affirmé que les 9 éléments constitutifs de la recommandation de l’OCDE sont tout à fait conformes aux axes de développement de la politique espagnole et que l’Espagne apportera tout son soutien pour promouvoir des cadres favorables au développement de l’ESS. L’Espagne va assurer la présidence de l’UE en 2023 et Juan Manuel Sanchez-Teran a indiqué que l’économie sociale sera l’une des priorités de l’Espagne durant sa présidence, la résolution de l’ONU représentant une opportunité clé pour agir au niveau mondial.  

 

Aude Saldana, secrétaire générale du Forum mondial de l’économie sociale, également présente à l’événement, a salué l’approche holistique de la recommandation de l’OCDE, qu’elle considère comme fournissant un cadre solide. En particulier, elle a mis l’accent sur la nécessité de construire et de soutenir le développement de réseaux nationaux locaux d’ESS, qui jouent un rôle clé dans la promotion de cette économie. Elle a également fait valoir la nécessité de recueillir et de collecter des données collectivement parmi les réseaux de membres actifs dans la promotion et la mise en œuvre de projets afin de témoigner de la valeur ajoutée de l’ESS. Enfin, elle a mis en avant l’importance de participation des jeunes au développement de l’ESS, en tant qu’acteurs clés de ce vaste mouvement. 

 

Enfin, Victor Meseguer, Directeur de Social Economy Europe, a également pris la parole pour exprimer son point de vue sur le développement de l’ESS. Il a affirmé que les politiques naissent de la création d’une demande, et que nous avons donc besoin d’acteurs et de parties prenantes pour faire pression en faveur des politiques et pour participer à la création de cette demande.  

 

« L’économie sociale a des atouts mais elle peut aller au-delà de ce qu’elle est. […] Nous sommes au bon moment. » (Victor Meseguer)  

 

En réponse à la question de savoir quelles devraient être les priorités au niveau mondial, Victor Meseguer a souligné la nécessité de renforcer la coopération, afin de pousser l’ESS vers plus d’innovation. « L’ESS est déjà partout mais nous pouvons aller plus loin. […] Nous sommes dans un moment de maturité et dans un moment de maturité, les actions comptent davantage ».