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Comment la reconnaissance internationale de l’économie sociale et solidaire peut-elle contribuer à la réalisation des ODD grâce à l’innovation sociale et inclusive ?

 

 

 

Mardi 13 décembre 2022 avait lieu à l’ONU à New-York une rencontre multipartite entre acteurs de l’ESS (pays, société civile, etc). L’objectif était d’échanger quant à la façon dont une reconnaissance internationale de l’ESS peut permettre d’atteindre les ODD grâce à l’innovation sociale et inclusive. La modératrice Chantal-Line Carpentier, directrice de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), membre du Secrétariat Général et Vice-Présidente du Groupe de Travail de l’ONU sur l’Economie Sociale et Solidaire (UNTFSSE), a rappelé en introduction que l’atteinte des ODD requiert des modèles économiques complémentaires plus durables, inclusifs et responsables. 

 

Après un discours liminaire de Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat française en charge de l’ESS et la vie associative, Augustin Santos Maraver, représentant permanent de l’Espagne à l’ONU et Aminata Ly Diop, représentante permanente adjointe du Sénégal à l’ONU, ont pu s’exprimer sur les enjeux de l’ESS, notamment dans leur pays respectif ainsi que sur leur contribution aux travaux sur la résolution pour l’ESS. S’en sont suivis deux discussions interactives avec un panel d’intervenants divers (représentants permanents de l’Argentine, de la Slovénie, du Costa Rica, de la Mongolie, de la Corée, du Maroc, de la République Dominicaine, de l’Indonésie) ainsi que d’organisations, associations et réseaux divers (ICESSE, GSEF, RIPESS, ILO, Catalyst, CICOPA, WEF, GROUPE SOS, PACT FOR IMPACT, DIESIS, MGEN, etc). 

 

 

 

Dans son discours d’introduction, Marlène Schiappa a pu rappeler le potentiel et le modèle de progrès que représente l’ESS pour répondre aux défis globaux et apporter des solutions sur les modèles de production et de consommation futurs pour assurer un développement plus local, durable et inclusif. 

 

“Le temps de l’ESS est venu”. 

 

Ce temps d’échange entre acteurs multipartites était également l’occasion pour la Secrétaire d’Etat d’appuyer sur la nécessité de créer des passerelles internationales pour fédérer les états et la société civile atour du sujet de l’ESS, notamment pour partager cette vision de l’économie, croiser les différents regards et les bonnes pratiques

 

“C’est la marge qui tient la page.” 

 

En prenant comme exemple l’engagement législatif français depuis 2014 avec la loi sur l’ESS, Marlène Schiappa a insisté sur l’importance d’opérer une transition vers une recherche systématique de la durabilité, notamment dans l’entreprenariat, en rappelant toutefois que l’ESS a besoin d’être soutenue financièrement. En effet, cette dernière a salué la résilience et le modèle vertueux promu par l’ESS, à l’image de 10% du PIB et les 14% d’emplois couverts par le secteur en France. 

 

“[…] besoin de parler le même langage, celui de l’action.” 

 

La Secrétaire d’Etat a finalement rappelé que la France soutient l’adoption de la résolution sur l’ESS qui permettra “d’ancrer le rôle de l’ESS et sa part entière dans l’atteinte des ODD”. Cette dernière a aussi salué le travail fourni par l’Alliance Pact for Impact, annonçant aussi que celle-ci devra continuer à se mobiliser si la résolution est adoptée à l’ONU en 2023. 

 

 

 

A ce propos, Frédéric Bailly, Directeur des Activités Internationales du GROUPE SOS et directeur de Pact pour Impact, a rappelé le rôle déterminant joué par l’Alliance dans le travail sur le texte de résolution qui devra être poursuivi afin d’embarquer de nouveaux Etats dans “la mise en place future de lois règlements appropriés” sur l’ESS. 

 

Les différents panellistes interrogés ont quant à eux mis en avant plusieurs éléments clés pour mieux comprendre l’ESS ainsi que la manière dont l’innovation sociale et inclusive permet de tendre vers les ODD. 

Après avoir très largement reconnu l’enracinement de l’ESS dans leurs pays respectifs, les intervenants ont insisté sur le besoin de mettre en valeur la créativité et l’innovation autour de l’ESS pour construire un monde meilleur et plus empathique post-covid. L’importance de donner un élan aux initiatives locales de l’ESS (pour l’éducation, la lutte contre les inégalités ou encore les enjeux environnementaux) afin de passer à l’échelle a aussi grandement été mise en avant. Les panélistes ont insisté sur la contribution de l’ESS dans la croissance économique mais aussi sur son rôle de pilier démocratique. C’est ensuite une résolution ambitieuse et orientée vers l’action qui a été défendue, comme exprimé par Rana Dajani de Catalyst :  

 

“Nous attendons de cette résolution qu’elle mette du vent dans les voiles de l’ESS.” 

 

Finalement, toutes les interventions ont été marquées par un appel collectif à la coopération internationale et aux Etats pour s’emparer du sujet de l’ESS et à mettre les moyens d’actions correspondant pour y parvenir, résumé par Matthias Savignac, président de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale : 

 

“Ce n’est pas l’économie de la main tendue mais de la poignée de main.” 

 

 

Consultez ce lien si vous souhaitez avoir accès au replay de l’échange.